Les politiques migratoires et leur impact sur les nouveaux nés immigrés

Les politiques migratoires et leur impact sur les nouveaux nés immigrés

La santé des enfants nés d’immigrés non autorisés – qui sont citoyens américains – est affectée par les politiques d’immigration locales et fédérales. Il y a jusqu’à 4 millions d’enfants qui ont au moins un parent sans papiers.

Des chercheurs du Laboratoire des politiques d’immigration de Stanford et de l’Oregon Health & Science University mesurent l’impact de la politique d’immigration sur la santé des individus et des communautés. Les recherches révèlent les bénéfices pour la santé publique des lois qui facilitent l’intégration des immigrés non autorisés dans la société. Une politique de l’ère Obama qui a temporairement protégé certains Dreamers de la déportation, la « Deferred Action for Childhood Arrivals » (DACA), présente un exemple dramatique de la façon dont cela a fonctionné au niveau fédéral.

Pouvoir de politique

Les chercheurs ont également examiné le programme Emergency Medicaid de l’Oregon, qui couvre en très grande majorité les frais médicaux des mères immigrées non autorisées lorsqu’elles accouchent. Ils ont alors identifiés les mères qui sont nées juste avant et juste après la date limite pour être admissibles au DACA. Leurs enfants, citoyens américains nés aux États-Unis, étaient tous couverts par Medicaid. Cela leur a permis de suivre l’état de santé de leurs enfants au fil du temps et de comparer ceux dont les mères étaient admissibles ou non admissibles au DACA. L’étude concerne 8 610 enfants.

Après l’annonce de la politique du DACA en 2012, les deux groupes d’enfants ont soudainement divergé. Les enfants dont les mères étaient admissibles au programme DACA ont montré une amélioration immédiate de leur santé mentale ; on leur a diagnostiqué des troubles anxieux et des troubles de stress à un taux deux fois moins élevé que les autres enfants.

Ces résultats suggèrent qu’en l’absence de protections incluses dans le DACA, les enfants héritent du stress et de l’anxiété de la vie de leurs parents sans statut légal. La maladie mentale de l’enfance est associée à une cascade de problèmes à long terme : difficultés à l’école, perspectives d’emploi limitées, problèmes de santé chroniques et toxicomanie. La santé mentale des enfants et des adolescents est également une préoccupation croissante chez les professionnels de la santé. Jusqu’à 1 enfant et adolescent sur 5 souffre de troubles mentaux au cours d’une année donnée, selon un récent rapport des Centers for Disease Control and Prevention. Les résultats de l’étude identifient le rôle critique que la politique d’immigration peut jouer dans ce problème croissant.

Une bonne santé commence avant la naissance

Selon ces recherches, une approche inclusive à l’égard des immigrés non autorisés peut également être bénéfique pour la santé de leurs enfants dès la naissance. Les soins de santé pendant la grossesse ont de grosses répercussions sur les femmes et leurs enfants : ils incluent souvent le diagnostic et le traitement de maladies chroniques, et ils peuvent aider à réduire le nombre de naissances prématurées. Toutefois, Medicaid, le plus important payeur de soins obstétricaux du pays, exclut les immigrées admissibles de la couverture en fonction de leur statut de citoyenne.

Reconnaissant ce problème, l’Oregon est l’un des 32 États qui utilise une disposition du programme fédéral d’assurance-maladie pour enfants pour étendre la couverture des soins prénataux aux immigrées non autorisées. L’option enfant à naître du CHIP permet aux États de recevoir des fonds fédéraux pour les soins prénataux des immigrées parce que ces soins bénéficient à un futur citoyen américain. Cependant, la couverture maternelle ne comprend que les soins qui profitent au fœtus, et la couverture prend fin le jour de l’accouchement. Comme l’Oregon a progressivement élargi le programme, région par région, les chercheurs ont pu comparer les femmes et leurs bébés qui étaient couverts avec ceux qui ne l’étaient pas. Les femmes qui ont bénéficié d’une couverture de soins prénataux ont eu en moyenne 7 visites médicales supplémentaires par grossesse. 61 % d’entre elles étaient plus susceptibles d’être soumises à un dépistage du diabète gestationnel et 74 % plus susceptibles de bénéficier d’une échographie fœtale.

L’accès aux soins prénataux a considérablement réduit la mortalité infantile. Cela signifie, inversement, que l’absence de soins prénataux peut contribuer à la mortalité infantile. Et l’effet protecteur de l’augmentation des soins prénataux s’est poursuivi tout au long de la première année de vie : les nourrissons dont la mère était couverte étaient plus susceptibles de recevoir des vaccins et des dépistages. Le gouvernement fédéral n’a pas encore pris de mesures pour régler le problème de l’immigration clandestine. Les gouvernements des États et les administrations locales de tout le pays expérimentent donc leurs propres politiques. Les faits montrent que les États dotés de politiques inclusives peuvent bénéficier à la fois à la santé individuelle et à la communauté de manière importante.

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