Les femmes et les enfants de la « caravane » d’Amérique centrale entrent aux États-Unis, défiant Trump.

Les femmes et les enfants de la « caravane » d’Amérique centrale entrent aux États-Unis, défiant Trump.

Huit femmes et enfants d’une caravane de centaines de migrants centraméricains ont demandé l’asile aux États-Unis après que les autorités leur aient permis d’entrer depuis le Mexique. Leur entrée aux États-Unis a ravivé l’espoir chez leurs compagnons qui campent toujours à l’extérieur du poste frontalier. Le président Donald Trump a exigé que ces groupes ne soient pas autorisés à entrer, et il a appelé à renforcer les lois sur l’immigration.

Rassemblant les gens en chemin, la caravane s’est lancée il y a un mois dans un périple de 3 200 kilomètres à travers le Mexique jusqu’à la frontière américaine, attirant l’attention des médias américains après que le président Donald Trump a utilisé Twitter pour exiger que ces groupes ne soient pas autorisés à entrer ; demandant des lois plus strictes en matière d’immigration.

Les employés de son administration sont cependant liés par les règles internationales qui obligent les États-Unis à accepter les demandes d’asile. La plupart des membres de la caravane ont déclaré qu’ils fuyaient les menaces de mort, l’extorsion et la violence des gangs de rue puissants. Des dizaines de membres de la caravane ont dormi à l’extérieur pour une deuxième nuit froide et désertique dans les environs du port d’entrée très fréquenté de San Ysidro.

Lundi soir, on apprenait que la Customs and Border Patrol (CBP) avait ouvert la porte à huit femmes et enfants.

Ceux qui sont restés ont dit qu’ils garderaient leurs positions jusqu’à ce qu’on leur permette au moins de raconter leurs histoires aux autorités frontalières et d’essayer de les convaincre que rentrer chez eux est dangereux pour leur sécurité. La caravane est passée à 1 500 personnes à un moment donné, mais elle s’est depuis réduite à quelques centaines de personnes.

« Nous avons traversé tout le Mexique”, a dit Eduardo, un des migrants qui a fui le Honduras avec son fils de six ans après que son frère et son neveu ont été assassinés et que sa mère a été battue et violée. Ils resteront, dit-il, « jusqu’à ce que la dernière personne soit là et aussi longtemps qu’il le faut« .

Il n’était pas évident de savoir si un plus grand nombre de personnes pourraient bénéficier de l’asile. Une porte-parole du CBP a déclaré que le port d’entrée était encombré avec d’autres immigrants sans papiers et que les membres de la caravane pourraient devoir attendre temporairement au Mexique. La majorité des demandes d’asile présentées par les Centraméricains ont finalement été rejetées, ce qui a donné lieu à des détentions ainsi qu’à des expulsions. L’administration Trump affirme que de nombreuses dépositions sont fausses. Le vice-président Mike Pence a accusé les organisateurs de la caravane de convaincre les gens de quitter leur pays pour faire avancer un programme d’ouverture des frontières.

Seulement deux des dizaines de personnes dans la caravane qui ont parlé à Reuters au cours du mois dernier ont dit qu’elles étaient au courant de l’existence de la caravane avant de partir de chez eux. Ils ont dit que cela n’avait pas joué un rôle dans leur décision de fuir, mais que leurs départs avaient été motivés par des conditions de vie épouvantables.

Les demandeurs d’asile doivent démontrer qu’ils craignent avec raison d’être persécutés chez eux, le plus souvent par une entité étatique. Les Centraméricains s’en sortent mal dans de telles réclamations parce que l’État est rarement considéré comme directement responsable des situations mettant leur vie en danger.

Les autorités frontalières américaines ont déclaré dans un communiqué en fin de semaine que certaines personnes associées à la caravane avaient été prises en train d’essayer de passer la clôture de la frontière. Certains des membres de la caravane ont été acceptés aux États-Unis, en attente que leurs cas soient étudiés. Ceci a été possible en raison d’un manque de lits dans les centres de détention ainsi que de certaines règles qui limitent la durée pendant laquelle les femmes avec enfants peuvent être détenues.

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